Lot n° 36
Estimation :
5000 - 7000
EUR
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Résultat
: 6 760EUR
TATIANA NICOLAÏÉVNA, grande-duchesse de Russie (1897-1918). - Lot 36
TATIANA NICOLAÏÉVNA, grande-duchesse de Russie (1897-1918).
Carte postale polychrome ornée sur une face d'un tableau intitulé Le Premier jour d'été de Alfred Broge, et sur l'autre face d'un texte autographe de la grande-duchesse signé «Tatiana», adressée à la comtesse Zénaïde Sergueïèvna
Tolstoï, née Bekhteeff (1880-1961), datée du 2 avril 1917, envoyée de Tsarskoïé Sélo, 1 page, in-4°, texte en russe, bon état général.
Traduction : «Vraiment il est ressuscité ! Alexis, les soeurs et moi, nous vous remercions, chère Zénaïde Serguïévna et vos enfants pour les oeufs de Pâques. Nous avons été très touchés. Nous pensons souvent à vous. Nous vous embrassons fort.»
HISTOIRE D'UNE CORRESPONDANCE SECRÈTE Les lettres et cartes postales présentées ci-dessous sont totalement inédites. Elles furent adressées à Zénaïde (Zinochka) Tolstoï, née Bekhteef (1880-1961) et à ses enfants :
Nathalie et Serge, par l'impératrice Alexandra Féodorovna et ses enfants durant leur captivité à Tsarskoïè-Sélo puis à
Tobolsk. Les lettres et les cartes postales de la famille impériale sont les dernières conservées par la famille Tolstoï. Elles complètent celles que nous avions vendues précédemment par l'étude Coutau-Begarie le 14 novembre 2007 sous les n° 105 à 120 et le 20 décembre 2022 sous les n° 358 à 362. Cette correspondance bouleversante n'a jamais été publiée jusqu'à ce jour et reste un témoignage unique et d'une valeur historique inestimable. Elle nous révèle, à travers de précieux détails, la vie quotidienne de la famille impériale durant les dernières semaines de son existence. L'histoire débute un jour de l'année 1915, lorsque la famille Tolstoï installée à Saint-Pétersbourg depuis peu se trouvant en promenade dans le parc Bablovsky rencontre les filles de l'empereur Nicolas II. Régulièrement les enfants se croisent, jusqu'au jour où les grandes-duchesses expriment le désir de faire mieux connaissance. L'impératrice
Alexandra Féodorovna demande alors à son amie Anna
Wyroubova, d'organiser une rencontre chez elle. Nathalie (Dalechka) Tolstoï (1901-1981) se lie tout de suite d'amitié avec les grandes-duchesses et Serge (Seriocha)Tolstoï (1904- 1999) avec Alexis. Les deux garçons ont d'ailleurs le même âge. Dès lors les enfants se verront très souvent, parfois quotidiennement, jusqu'à la révolution.
Même durant la première captivité de la famille impériale, prisonnière au palais Alexandre, ils pouvaient encore se parler de loin et se faire régulièrement des signes amicaux sans trop éveiller l'attention de leurs gardes lors des promenades quotidiennes dans le parc du palais. Pierre Tolstoï, lointain parent du célèbre écrivain, a fait ses études au Corps des
Pages à Saint-Pétersbourg. Devenu colonel au régiment des
Chevaliers-Gardes, il sert durant la Première Guerre mondiale au Grand Quartier-Général de la Garde et comme aide de camp du grand-duc Dimitri Pavlovitch de Russie. Ayant hérité d'une confortable fortune, il n'hésite pas en pleine tourmente révolutionnaire, à mettre ses fonds au service de la Famille impériale en vue d'organiser leur évasion d'Ekaterinbourg.
Mais après de longues semaines d'investigation organisées par un homme de confiance du nom de Sidorof, il ne parvient pas à trouver suffisamment d'hommes courageux pour entreprendre cette mission. Il décide donc, avec l'aide du docteur Dérévenko, médecin personnel de la Famille impériale, d'utiliser cet argent afin de faire parvenir, par l'intermédiaire des soeurs du couvent Ivanoski, habilitées par les bolcheviks, des livraisons quotidiennes de livres, de présents et surtout de denrées alimentaires aux prisonniers.
C'est lors de ces transferts que les lettres parviennent à passer, dont celles présentées ci-dessus. Elles étaient la plupart du temps cachées dans la doublure des paniers à provisions, et à l'intérieur des bouteilles de vin et de lait. Durant cette période, les Tolstoï trouvent refuge à Odessa, où ils logent de 1917 à 1919. Et c'est de cette ville qu'ils partiront en émigration pour
Constantinople puis Malte, Nice, Paris et Berlin, emportant avec eux cette précieuse correspondance.
L'exécution de la Famille impériale met un terme brutal aux démarches de Pierre Tolstoï qui mourra lui aussi quelques mois plus tard, en novembre 1918. Plusieurs années après, alors que l'affaire Anna Anderson retentit, le Conseil
Monarchique russe est mis au courant de l'existence d'une inconnue internée dans un hôpital de Berlin se disant la grande-duchesse Anastasia Nicolaïévna, fille cadette de Nicolas
II. Il décide alors de déléguer une personne ayant bien connu les Romanoff et demande à Zénaïde Tolstoï habitant à Berlin à ce moment-là d'y aller. Elle y va tous les jours, d'abord avec sa fille Nathalie, puis avec son fils Serge. Ils ne reconnaissent pas Anastasia, mais trouvent plutôt une vague
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