- Lot 38

Lot 38
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MANUSCRIT l ÉRASME L’Education d’un prince chrétien Traduction en français de l’Institutio principis christiani Petit in-folio (28,7x20 cm). Plein maroquin olive à triple filet aux plats, frappés aux armes. Chasses ornées, tranches dorées. Dos à nerfs orné, pièce de titre et mention « Manus vers l’an 1490 », date fautive comme il est plus loin démontré. Reliure postérieure. [1], 84, [1] feuillets de 27 lignes chacun. Tampon encré d’ex-libris, ex-libris gravé, ex-libris manuscrit. Exemplaire relié aux armes de Louis-Joseph de Bourbon Condé, prince de Condé (1736-1818). Grand frontispice enluminé figurant deux anges portant un écu aux armes du Dauphin. L’artiste les a placés dans un jardin verdoyant enserré dans une architecture à colonnade renaissante. 15 lettrines, ainsi réparties : Une lettrine figurant les armes Montmorency amorce le Prologue, lui-même agrémenté d’un large encadrement à la grotesque bleu et or. Le premier chapitre est, lui, orné d’une lettrine formée par les armes de Guy de Baudreuil, commanditaire de la traduction du texte d’Érasme. Les 13 chapitres suivants ont reçu une lettre ornée de plus petite taille.  Par la suite, des lettrines de paragraphes alternent entre le rouge et le bleu. C’est également le cas pour les bouts-de-ligne.  Dédicataires en cascade Ayant initié et mené à bien la traduction du latin en français de L’éducation d’un prince chrétien d’Erasme, Guy de Baudreuil, l’abbé commendataire de l’abbaye Saint-Martin-au-bois en commanda une copie enluminée. Il prit la liberté de la soumettre à Guillaume de Montmorency. Son intention, clairement exposée dans le Prologue, était de lui offrir afin qu’il la transmette à Louise de Savoie, mère de François 1er, dont Montmorency était alors le chevalier d’honneur. Guy de Baudreuil semble avoir été certain de la réussite de son entreprise puisqu’il n’hésita pas à y faire figurer les armes Montmorency et à faire placer en frontispice du manuscrit les armes du Dauphin de France. Choisir Guillaume de Montmorency pour atteindre Louise de Savoie tombait sous le sens. « L’accession au trône de François Ier ne change rien au statut du baron Guillaume, rappelle Cédric Michon dans ses Conseillers de François Ier. Tout au contraire, il reçoit le collier de l’Ordre de Saint-Michel, est nommé capitaine du château de Vincennes et chevalier d’honneur de la mère du roi, Louise de Savoie et assiste régulièrement au Conseil royal en qualité de général des finances. Après le désastre de Pavie, il fait encore partie, à près de 75 ans, du noyau de fidèles serviteurs que Louise de Savoie, pour l’heure régente, mobilise autour d’elle afin de mettre le royaume en défense et galvaniser les énergies. » Vouloir présenter cette traduction à Louise de Savoie (1476-1531), s’avérait également une évidence. Elle attachait en effet, une importance capitale à l’instruction de ses enfants et de ses petits-enfants. Fidèle à sa devise Libris et liberis – Pour les livres et pour les enfants –, elle commanda de nombreux manuscrits d’éducation. Baudreuil ne pouvait pas l’ignorer et c’est donc en connaissance de cause qu’il considéra que ce travail de traduction pouvait l’intéresser.  Un manuscrit enluminé entre 1526 et 1531 Plusieurs indices nous permettent d’affiner la date de ce précieux manuscrit enluminé. Il ne peut être question de 1490, comme l’indique la pièce de mention au dos de la reliure. En effet, cette traduction ne peut être antérieure à 1516 puisque c’est en janvier 1516 qu’Érasme composa ce court traité de politique à la demande du jeune Charles de Gand qui s’apprêtait à devenir roi d’Espagne et qui, trois ans plus tard, deviendrait empereur sous le nom de Charles Quint. Mais c’est le Prologue de Baudreuil qui nous permet d’établir au plus juste la datation. Louise de Savoie y est qualifiée de « mère du roy et pour deux fois en France régente ». Louise fut en effet deux fois régente pendant les campagnes italiennes de son fils François 1er : en 1515, lorsqu’il partit battre les Suisses à la bataille de Marignan, puis à nouveau du 12 août 1524 au 21 mars 1526. Ainsi, on peut établir que ce manuscrit fut réalisé après 1524, très probablement même, après mars 1526. Par ailleurs, étant donné que Louise de Savoie est morte le 22 septembre 1531, il convient d’affirmer que l’ouvrage fut établi avant 1531. Il est donc permis de penser, sans aucun doute possible, que c’est à François III, duc de Bretagne (1518-1536), troisième enfant mais fils aîné de François 1er et de Claude de France, que Baudreuil destinait, en dernier lieu, son travail d’érudition.  De l’enluminure Attribuer ce travail d’enluminure à l’entourage d’Etienne Colaud semble envisageable tant par la datation que par des analogies de couleurs et de détails. Marie-Blanche Cousseau, dans son étude sur Colaud et son atelier, insiste sur
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