Vase Grec à colonne ou Vase à colonnes cannelées en porcelai - Lot 208

Lot 208
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Vase Grec à colonne ou Vase à colonnes cannelées en porcelai - Lot 208
Vase Grec à colonne ou Vase à colonnes cannelées en porcelaine de Sèvres du XVIIIe siècle Vers 1770, marques en creux cd et probablement R A décor or se détachant sur un fond blanc et bleu céleste, avec d'importants trophées militaires sur l'épaule, comprenant : canon, bouclier, carquois, lances, trompette et drapeaux dont certains regravés des symboles royaux dont les deux L entrelacés, et les armes fleurdelysées encadrées de palmes et surmontées d'une couronne fermée ; le corps en deux et restauré, le piédouche restauré avec fêlure, un éclat restauré au col, quelques retouches à l'or, petits éclats et usures H. : 50 cm. LA FORME Un dessin préparatoire est conservé dans les collections des archives du Musée national de Céramique de Sèvres ; il reprend quasiment intégralement non seulement la forme mais aussi les décors de ce modèle. Cette planche (Inv.2011.3.363) porte une annotation, a priori du XIXe siècle, «Vase Grec à colonne» et mesure 65 x 35 cm. ; elle est donc très proche de la dimension réelle de la pièce produite. Les premières mentions de «Vase à colonnes» que l'on trouve dans l'Inventaire des stocks du 1er janvier 1768, concernent un moule et un modèle réalisés donc en 1767. Cette nouvelle forme aurait été mise en production très rapidement et cela jusqu'à la fin du XVIIIe siècle. Il est néanmoins parfois difficile de déterminer avec exactitude les livraisons, étant donné qu'à cette époque les vases sont souvent présentés comme des vases «d'ornement», sans autre précision, et qu'à la même époque apparaissent des formes qui portent des noms très proches : «Vase à colonne», «Vase colonne», «Vase à colonnes rectifié», «Vase en colonne couverte», «Vase cannelé», ou encore «Vase à colonne cannelée» notamment. Pour cette forme, sont finalement retenus les noms de «Vase à colonne» par Marcelle Brunet et Tamara Préaud (Sèvres, des Origines à nos jours, 1978), et de «Vase à colonnes cannelées» par Rosalind Savill (The Wallace collection, 1988). Cet exemplaire, porte deux marques en creux : cd et probablement R. Utilisées sur la porcelaine tendre et respectivement pour les périodes 1754-81 et 1754-79, ces marques sont répertoriées par Rosalind Savill dans sa publication The Wallace Collection ; la première peut-être pour le modeleur Michel-Dorothée Coudray ou Charles Dupré, la seconde probablement pour Roger, père. LE DECOR Deux sources principales d'inspiration peuvent être évoquées pour l'important décor de trophées militaires présent sur l'épaule de ce vase : Fantaisies Nouvelles 1738 (recueil de gravures imprimées à Paris avec des créations de R. Charpentier, sculpteur du Roy, J. Dumont Le Romain, peintre ordinaire du Roi, J. de La Joüe, peintre ordinaire du Roy, et A. Watteau), et les Œuvres de Gille Marie Oppenord, illustrateur (Paris, 1749). Ces deux publications, présentent une déclinaison à l'infini de trophées dont des trophées militaires très proches dans leur esprit de ceux représentés sur ce vase avec notamment l'insertion des armes royales. Néanmoins, aucun des éléments gravés dans ces publications n'est le modèle de ceux peints sur ce vase. Le décor de ce vase peut être rapproché de deux autres paires de vases. Tout d'abord une paire de vases «bouteille» conservée dans les collections Huntington et datée 1767 ; elle présente au-dessus de scènes peintes par Dodin des trophées dans le même esprit et se détachent sur un fond bleu. Une autre paire avec un travail de dorure, certainement encore plus proche, est la paire de vases «à bandeaux et têtes de lions» conservée dans les collections de la Wallace (Inv. XII.38/39) ; aussi, malheureusement sans marque, elle est datée par Rosalind Savill vers 1765-70. Les décorateurs qui effectuaient principalement des travaux en dorure durant cette période sont Jean-Pierre Boulanger, père, Etienne-Henri Le Guay, l'ainé, Pierre-Antoine Méreaud, l'ainé, Pierre-Nicolas Pierre, l'ainé, et Henry-François Vincent. Malheureusement, l'étude des registres correspondant à leurs travaux n'a pas été concluante. Ce décor tout à fait caractéristique pourrait nous laisser penser à une livraison au plus haut personnage de l'Etat, c'est-à-dire le Roi lui-même. Néanmoins, l'examen des nombreux registres (de vente, et des décorateurs) n'a pu amener à une quelconque conclusion précise. La seule paire de vases que l'on pourrait rapprocher de ce modèle et qui figure dans l'inventaire de 1792 des Cabinets intérieurs du Roi à Versailles (Archives nationales O/1/3356) n'a pas non plus de dimensions concordantes : «Pièce de la Pendule : 2 Vases de Porcelaine de Seves fond bleu clair a ornemens dorés garnis chacun de leurs couvercles, a boutons dorés et anses a anneaux de 24p. chacun sur 7p de Diamètre a 600 (livres)»
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