Les Fantasmagories de Robertson - Lot 202

Lot 202
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Les Fantasmagories de Robertson - Lot 202
Les Fantasmagories de Robertson Vues de Lanterne Magique Attrib. à Etienne-Gaspard Robert, dit Robertson, après 1797/avant 1830 Messieurs, ce qui va se passer dans un moment sous vos yeux n'est point un spectacle frivole. Il est fait pour l'homme qui pense, pour le philosophe qui aime à s'égarer un instant parmi les tombeaux. Robertson, Mémoires récréatifs, scientifiques et anecdotiques, Paris, 1831. Nous sommes en présence d'un ensemble de 25 vues peintes sur plaques de verre montées sur support bois ; dont 6 à système (par tirage ou articulation). Destinées à être projetées par le fantascope à œil de chat*, sur un voile de percale -le miroir du fantasmagore-, certaines sont illustratives, mais la plupart représentent des démons, des fantômes, nous sommes bien en pleine nécromancie, comme le justifie longuement l'auteur dans ses mémoires. D'ailleurs, l'une de ces images à système mécanique représentant une tête de mort aux ailes mobiles, se trouve illustrée dans le frontispice même de l'ouvrage de notre projectionniste. Sans doute pour laisser son public reprendre son souffle, Robertson intercalait des vues plus légères : Diogène et sa lanterne, des personnages exotiques : le chinois, ou l'homme en habit à la française, quelques vues mythologiques, une scène scatologique et des portraits d'hommes politiques avec ici la présence du portrait de Charles X, en costume de sacre... * Appareil de projection qui est une amélioration de la lanterne d'Athanasius Kircher, équipée d'optiques anglaises et de la puissante lampe d'Argand. L'œil de chat est une sorte d'obturateur à volets, qui forme une ouverture ogivale, d'où elle tire son nom. Dimensions Approx. 250 x 140 mm Conditions Globalement en bon état, quelques peintures écaillées, des mécanismes à revoir. NOTICE BIOGRAPHIQUE Etienne-Gaspard Robert, dit Robertson (1763-1837) est très inséré dans son époque. Comme nombre de ses concitoyens de la deuxième moitié du XVIIIe siècle, il s'intéresse autant aux Arts qu'à la Science ; et s'il commence une carrière de dessinateur pour vivre, ce sont ses passions pour la physique qui vont lui faire faire le tour de l'Europe. Cette contradiction est particulièrement perceptible, alors que fervent admirateur de l'esprit des Lumières et vulgarisateur des sciences nouvelles, il prétend vouloir éclairer le public mais commence par le plonger dans le noir de ses fantasmagories... Puis en guise de défiance contre les archaïsmes et les interprétations surnaturelles, il débute ses spectacles par un discours qui contribue davantage à mystifier le spectateur qu'à lui faire comprendre la nature des phénomènes qu'il provoque et souvent pour frapper un dernier coup [il] terminait les séances par cette allocution : J'ai parcouru tous les phénomènes de la fantasmagorie ; je vous ai dévoilé les secrets des prêtres de Memphis et des illuminés ; j'ai tâché de vous montrer ce que la physique a de plus occulte, ces effets qui parurent surnaturels dans les siècles de la crédulité ; mais il me reste à vous en offrir un qui n'est que trop réel. Vous qui peut-être avez souri à mes expériences, beautés qui avez éprouvé quelques momens de terreurs, voici le seul spectacle vraiment terrible, vraiment à craindre : hommes forts, faibles, puissans, et sujets, crédules ou athées, belles ou laides, voilà le sort qui vous est réservé, voilà ce que vous serez un jour ; souvenez-vous de la fantasmagorie. Ici la lumière reparaissait, et l'on voyait au milieu de la salle un squelette de jeune femme debout sur un piédestal. Robertson, Mémoires récréatifs, scientifiques et anecdotiques, Paris, 1831, tome I, p. 284
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