Commode galbée en placage de satiné et placage d'amarante. - Lot 194

Lot 194
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Commode galbée en placage de satiné et placage d'amarante. - Lot 194
Commode galbée en placage de satiné et placage d'amarante. Pieds cambrés à sabots, astragale et chutes de bronze ciselé et doré. Elle ouvre en façade par deux tiroirs disposés sans traverse à décor d'un frisage disposé en aile de papillon. Plateau de marbre rouge royal. H. 88 cm - L. 115 cm - P. 55,5 cm Epoque Louis XV. (Quelques sauts de placage, éléments de façade replaqués). Estampillée «L.BOUDIN» et «JME», Léonard Boudin (1735-1804) reçu maître le 4 mars 1761. Charmes & Divertissements sous l'Ancien Régime L'Hôtel de Montmorency, au cœur du Paris du spectacle ! Il semblerait que la vocation théâtrale des grands boulevards parisiens, particulièrement celle du boulevard Montmartre, bordure du parc de l'Hôtel de Montmorency-Luxembourg, ne date pas d'hier... Une fois refermés les divertissements présentés dans les pages suivantes, puis accompli le démantèlement architectural des premières années du siècle de Victor Hugo, le lieu, ayant changé de propriétaire, donne naissance aux Panoramas : ces immenses rotondes accueillent les nouvelles attractions du peintre Robert Barker, immergeant le public dans une peinture à 360°, visible depuis la plateforme centrale... En 1807, le parc est de nouveau amputé par l'édification du théâtre des Variétés. Puis, une vaste opération immobilière a raison des Panoramas en 1831. Il ne reste plus que le passage du même nom... Au milieu du XVIIIe siècle, la France de Louis XV s'enthousiasme, comme le reste de l'Europe, pour les chinoiseries. C'est ainsi qu'architectes, décorateurs et ornemanistes, s'affranchissant du classicisme de la fin de règne de Louis XIV, vont puiser dans les récits exotiques, les relations d'ambassades lointaines et les importations de la Compagnie française des Indes orientales, une inspiration nouvelle pour insuffler dans l'époque un style aussi extravagant que raffiné. On ne compte plus les singeries et autres cabinets chinois à décor de porcelaine, ni les fabriques de jardin, ces constructions éphémères reprenant le vocabulaire architectural de l'Empire du Milieu. En vogue dans les demeures princières européennes, ces folies mettent en scène une Chine fantasmée dans un style coloré, léger et énergique, dont le succès ne se dément pas jusqu'à la Révolution. Dans cet esprit, Anne-Léon de Montmorency-Fosseux, duc de Montmorency (1731-1799) et son épouse Charlotte-Françoise font édifier dans le parc de leur hôtel parisien, qui s'étendait de la rue Saint-Marc à l'actuel boulevard Montmartre, une pagode de fantaisie par Pierre Rousseau, l'architecte de l'Hôtel de Salm qui avait déjà fait quelques aménagements pour eux. Plutôt que de présenter des esquisses de ce Temple de la Sérénité, Rousseau fait réaliser une maquette de bois et papier mâché pour mettre en scène ses choix architecturaux. Plusieurs personnages costumés donnent de la vie à cette première concrétisation de la visée artistique. Un détail à relever : les rocailles sont constituées de petits écrins que l'on imagine volontiers emplis de douceurs ou de préciosités, lors de la présentation officielle du projet... Nul doute que l'affaire fût conclue !
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