ANASTASIA, grande-duchesse de Russie, née princesse de Monté - Lot 136

ANASTASIA, grande-duchesse de Russie, née princesse de Monténégro (1867-1935) Ensemble de 5 L.A.S. et 1 C.A.S. « Stana », adressées à la princesse Zénaïde Youssoupoff (1861-1939), sans date (couvrant une période allant du mois d'août 1915 au mois de septembre 1915), 48 p., texte en français. Historique: Très intéressantes lettres dans lesquelles la grande-duchesse parle de l'impératrice Alexandra Feodorovna, de Raspoutine, de l'emprise de celui-ci sur la famille impériale, du fait qu'elle et sa soeur sont surveillées par la police de l'empereur, car elles sont ouvertement opposées à Raspoutine. Elle parle aussi avec forts détails de la destitution de son mari au poste de généralissime des armées et sur la prise de ses nouvelles fonctions militaires au Caucase en remplacement du comte Worontzow-Daschkoff. Au début de l'arrivée de Raspoutine à Saint-Pétersbourg, en 1906, le Staretz n'a pas de protecteur plus enthousiaste que les grands-ducs Nicolas et Pierre Nikolaïevitch ainsi que leurs épouses monténégrines, les grandes-duchesses Anastasia et Militza. Mais, un beau jour, le grand-duc Nicolas reconnait son erreur et, avec tout son courage, s'efforçe de la réparer. Il supplie et adjure l'empereur de chasser l'ignoble moujik; plusieurs fois, il revient à la charge: rien n'y fait. Dès lors, Raspoutine couve sa vengeance. Il déblatère sans cesse contre le généralissime devant les souverains. D'une part, il accuse le grand-duc d'employer toutes sortes de moyens hypocrites pour se rendre populaire parmi les soldats et se créer dans l'armée une clientèle politique. L'empereur finit par écouter Raspoutine, et décide le 23 août 1915 de le destituer de ses fonctions de chef des armées russes. A ce sujet, Maurice Paléologue, ambassadeur de France à Saint-Pétersbourg durant la Première Mondiale, écrira dans ses mémoires: « l'ancien ministre de la Guerre, le général Soukhomlinoff [Vladimir Alexandrovitch (1848-1925), ministre de la guerre de 1909 à juin 1915] (...) soutenu par Raspoutine et le général Voieïkoff [général Vladimir Nikolaïevitch, fu